Bilan subjectif avec un regard masculin de nos 5 mois en Asie du sud-est.
Audrey à l’habitude d’écrire les articles du blog mais pour cette fois c’est l’homme de la famille qui se prête à cet exercice. Ce bilan est totalement subjectif et personnel, je vous livre mon ressenti et ce que je retire de mes différentes expériences, donc vous avez tout à fait le droit de ne pas être d’accord sans pour autant que l’un ou l’autre ai tort. Le but n’est pas de distribuer les bons et mauvais points mais plutôt de faire un état des lieux de ce qui se fait sur place et que je considère comme une bonne idée ou à l’inverse d’alerter sur des faits qui me choquent. De plus, nous n’avons visité QUE 7 pays, donc je ne généralise absolument pas à l’intégralité de l’Asie.
J’arrête de palabrer pour ne rien dire et je rentre dans le vif du sujet avec le gros morceau.
L’écologie
Je ne me suis jamais considéré comme un écolo, mais avec ce tour en Asie, j’ai comme envie de voter les Verts aux prochaines élections présidentielles. Plusieurs situations m’ont choquées dans différents pays.
L’Asie découvre le plastique, surtout sous la forme de sac, eh bien pour les moins jeunes d’entre nous, souvenez-vous de l’état de nos fossés, de nos plages et de nos villes 30 ans en arrière…..
Oui, les sacs plastiques volaient partout et polluaient nos jolis paysages et endroits les plus charmants. Eh bien c’est ce qui se passe actuellement de la Chine au Myanmar. Que vous achetiez n’importe quoi, on vous donne un sac plastique ! Ce sac plastique se retrouve dans l’heure qui suit en pleine nature pour commencer sa dégradation. Exemple : vous achetez un jus de fruit frais, on vous le sert dans un gobelet en plastique que l’on dispose dans un sac plastique sans oublier la paille bien évidemment. Une fois le jus bu, le sac est balancé par terre à l’abandon et ça ne choque personne….moi si ! Le pire étant que les habitants le savent mais s’en fichent royalement comme je vais vous le montrer dans 2 situations au Vietnam.
-La baie d’Halong : ce devait être pour moi l’un des sommets de mon voyage, ça l’était jusqu’à temps que je découvre tous les déchets qui flottaient à la surface de l’eau. J’ai halluciné, comment peut-on pourrir (je pèse mes mots) un endroit aussi exceptionnel ??? J’interpelle Timy, notre guide sur le bateau à travers la baie d’Halong, au moment où je le vois finir sa canette de coca et la balancer par-dessus bord. Je résume la conversation qui a duré une bonne demi-heure en anglais. Je lui dis que la baie est assez polluée comme ça et qu’il ferait mieux de mettre sa canette à la poubelle, ce cadre idyllique c’est quand même grâce à ça qu’il a du boulot et que s’il continu comme ça dans 5 ans ça sera tellement pollué que plus aucun touriste ne viendra et donc il n’aura plus de boulot. Réponse de l’intéressé : l’état n’a qu’à prendre ses responsabilités. Truc de ouf !!! Le mec s’en rend compte mais se dédouane complètement sous couvert de l’état, alors que vu le nombre de bateaux sur la baie, si chaque bateau nettoyait un peu, en six mois c’est nickel. Bref….
-Le delta du Mékong : considéré par les habitants comme leur poubelle qui charrie les déchets jusqu’à la mer, sauf qu’une grande partie de ces déchets est attrapée par le rivage et que les berges sont ignobles à regarder. Même topo, j’interpelle notre guide lors de la visite des marchés flottants dans le delta au moment où il balance un sac plastique dans l’eau et là, réponse de l’intéressé : nous les bouddhistes, on s’en fiche du futur, ce qui compte c’est l’instant présent. Hein !!!!! J’ai beau lui répondre qu’il a des enfants et que c’est leur futur qui se joue là, il demeure inflexible en me disant qu’ils aviseront et qu’ils feront comme lui : vivre au jour le jour.
Et ces 2 anecdotes reflètent assez bien ce que pensent les habitants des pays que j’ai traversé, pour rappel : la Chine, le Vietnam, le Cambodge, la Thaïlande, le Myanmar et l’Indonésie, j’exclue volontairement la Malaisie péninsulaire que j’ai trouvé aussi propre qu’un pays européen.
Donc quand je pense que nous râlions lorsque les supermarchés ont arrêté de nous distribuer gratuitement des sacs plastiques, nous ne nous rendions pas compte de la chance que c’était. On râle encore, moi le premier, pour le tri du verre, du carton, du plastique, etc… mais c’est d’une importance capitale.
Je vous passe toutes les anecdotes où j’ai essayé d’expliquer l’importance de l’environnement aux locaux mais 2 ne sortirons jamais de ma mémoire : la première c’est en se baignant dans la mer de Chine avec les enfants et que nous nous sommes rendus compte au bout de 3 minutes que nous nagions au milieu de déchets divers et varies et que nous étions recouverts d’hydrocarbures en sortant.
La deuxième c’est qu’en voulant rejoindre les dauphins à la nage en Indonésie, j’ai dû traverser une bande de déchets de 10 mètres de large, 2 mètres de profondeur et des kilomètres de long à 100 mètres de la plage. Ces 2 souvenirs m’effraient quant à l’avenir écologique de l’Asie et que le 5ème continent que j’ai toujours pris pour une chimère doit bien exister quelque part.
Néanmoins, je vois quelques signes d’espoir. La Chine qui est quand même un des plus gros pollueur du monde, si ce n’est le plus gros, a obligé les scooters à être électriques. Sur les 2 grosses villes que nous avons traversées, à savoir Shenzhen et Nanning, tous les scooters étaient électriques, donc pas de pollution due aux gaz d’échappement ni de pollution sonore. De plus, sur toute l’Asie, de nombreux taxis sont hybrides essence et gaz. Donc, les choses bougent favorablement et l’espoir est là. Partout, des expatriés œuvrent pour l’écologie à travers des initiatives écologiques de qualité en formant les populations locales, je leur dis bravo.
Les transports
Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie dans des voitures, car, bus et autres. Hormis la Chine où le code de la route était respecté, tous les autres m’ont filé une frousse bleue. Quand on est tout seul avec un chauffeur fou furieux c’est une chose, mais avec toute la famille à l’intérieur s’en est une autre. J’avais vraiment l’impression qu’ils se prenaient pour Nico Rosberg ou Lewis Hamilton et qu’à chaque fois ils voulaient gagner une course fictive quel que soit leur véhicule. Les chauffeurs de tuk-tuk étant plutôt fan de Valentino Rossi !!! Ceci dit, leur conduite est tellement à l’opposé de la nôtre qu’il vaut mieux leur faire confiance plutôt que de louer soi-même un véhicule. Nous l’avons fait en Thaïlande sur Koh Samui où il n’y avait pas beaucoup de circulation et sur Chang Mai pour aller à Chang Rai, Audrey a eu un peu plus peur avec la conduite à gauche et les routes de montagnes alors que j’étais au volant et que je respectais les règles. En résumé, des pilules contre le mal des transports ou de bons somnifère ne sont pas un luxe.
Les habitants
Les asiatiques sont d’une gentillesse extrême dès lors que l’on veut bien venir à leur rencontre, hormis les Chinois mais j’y viendrai ultérieurement. Nous avons toujours été accueillis avec le sourire partout où nous sommes passés, la palme revient aux Birmans qui nous ont bluffés. On entend souvent dire que les Vietnamiens sont distants, je pense que cela est vrai car ils ne veulent pas importuner, avec nous ils ont été prévenants et attentionnés, toujours aux petits soins. Nos enfants nous ont sans doute permis d’accéder plus rapidement à des échanges avec les habitants que si nous avions été en couple. Mais dans chaque pays, le sourire était présent sur chaque visage et la discussion s’engageait sur notre présence près de chez eux, notre voyage, notre famille, etc….parfois des parties de foot s’improvisaient dans la rue, dans un jardin ou dans un temple.
Ça fait chaud au cœur de voir que des gens qui n’ont rien vous ouvrent leur porte et proposent un thé ou quelque chose à manger, nous aimerions voir un peu plus souvent des comportements comme ça chez nous.
Il faut tempérer les propos que je viens d’écrire, cela est vrai tant qu’il n’y a pas d’histoire d’argent entre les 2 parties. Si tel est le cas, l’occident a bien contaminé l’Asie, nous sommes pour eux des portefeuilles sur pattes auquel il faut soutirer le maximum d’argent possible. Les discussions sur les prix sont interminables et lassantes. A force de passer du temps dans chaque pays on a une petite idée du prix d’un T-shirt, d’une course en taxi, d’un café, etc…donc quand on arrive devant une petite échoppe et qu’ils nous demandent 25€ pour un t-shirt de contrefaçon ça nous fait rire.
A ce propos petite anecdote en Indonésie : nous revenons des iles Gili, on sort de l’hôpital de Lombok à 6h du mat car Camille s’est blessée, on prend un taxi (1h de route), un premier bateau pour Gili Meno (30 minutes de traversée), on fait nos sacs, on prend un 2ème bateau pour Bali (plus précisément Ahmed, 1h30 de traversée) et arrivés à Ahmed il fallait prendre un taxi pour Permuteran (5h de route). Autant dire qu’en descendant du bateau à Ahmed on n’était pas frais, ça n’empêche pas les chauffeurs de taxi de nous sauter dessus, Audrey les repousse en disant qu’on finit de décharger les bagages avant de discuter, normal quoi ! Fin de déchargement, ils se jettent sur nous comme la misère sur le tiers monde.
Grosso modo ça donne ça :
Un chauffeur (au milieu de 5 autres) : tu vas où ?
Moi : Permuteran
Oh là là c’est loin, 5h de route, mais je te fais un bon prix.
Combien ?
Un million et demi de roupies (en gros 110€)
(je me tords de rire et je lui dis) t’es fou ?
C’est combien ton prix ?
300000 roupies (15€)
(tous les chauffeurs morts de rire) tu veux qu’on fasse banqueroute ???
Bah nan mais vous m’avez pris pour un crétin donc je fais pareil !!!
Résultat on s’est mis d’accord sur un prix à 550000 qui est le tarif normal après vérification avec d’autres chauffeurs de taxi et les différents blogs sur internet.
Donc pour les transactions de tout ordre, il faut savoir dire non et être intransigeant, quitte à paraître indécent. Il faut savoir que les prix ne sont jamais affichés, il y a un prix pour les locaux et un prix pour les touristes, ça va du simple au quintuple quand même, oubliez votre gentillesse et soyez ferme, de toute manière ils ne vous vendront jamais rien à perte, donc si vous proposez trop bas ils vous laisseront partir, sinon ils iront vous rechercher dans la rue au milieu de la foule. Il faut savoir qu’un t-shirt se paye 2€, un short 3€ pour donner un ordre d’idée. Mais de toute manière, ils pensent que nous sommes tous riches par rapport à eux, ce qui n’est pas faux d’une certaine manière, et j’ai eu beau expliquer que si nos salaires sont plus élevés, nos dépenses aussi et qu’en qualité de vie je ne suis pas sûr que la nôtre soi meilleure, mais rien n’y fait.
Les chinois
Je vais catégoriser 3 types de chinois :
-les vrais habitants de la Chine : nous avons eu très peu de communication avec eux car ils sont peu nombreux à parler anglais. Ceux qui parlaient anglais ont toujours essayé de nous aider, les autres n’ont même pas tenté, ils sont restés distants et froid, voir snobs, alors que nous aurions pu communiquer grâce au « gépalémo » du routard et ses dessins astucieux pour toutes les situations. Leur éducation est à l’opposé de la nôtre, ici on rote tout fort dans n’importe quel lieu, on pète de la même manière, on crache par terre en se raclant bien fort la gorge, même au restaurant !!! L’expérience n’a pas été des plus heureuses pour nous.
-les touristes chinois : eux, ils sont bien détestés par tout le monde en Asie. Ils se croient tout permis, il ne font pas la queue, poussent tout le monde, enfants compris, font des selfies pendant des heures dans des positions improbables en montant sur les monuments même quand c’est interdit. Ils restent toujours entre eux, résident dans leurs resorts (construits par eux et pour eux), ils se déplacent dans leurs bus, débarquent dans les visites en force. Bref, que ce soit les touristes des autre pays ou les locaux nous appréhendons toujours leur arrivée.
-les commerçants chinois : ils sont partout, possèdent la majorité des commerces et bossent comme des dingues. Ils forcent l’admiration, ils sont sérieux et commerçants, ils font leur business en étant plutôt bien intégrés. On trouve un chinatown dans chaque ville avec des supérettes ouvertes 24/24.
Voilà les points qui me semblaient prioritaires, je peux paraître froid dans ces quelques lignes, cela n’empêche pas que nous avons vécu des instants magiques et que ça restera une expérience complètement dingue pour nous, j’ai adoré ces 5 mois du début à la fin. Bien sûr que je me suis énervé, à tort ou à raison, mais on ne peut pas rester indifférent après un passage comme ça.
Je termine mon bilan, vous pouvez me croire ou me prendre pour un fou mais c’est ce que j’ai ressenti dans les différents instants que nous avons vécus depuis notre départ. Libre à vous de venir vérifier par vous-même pour me contredire ou aller dans mon sens. Encore une fois je ne juge personne en disant que c’est bien ou mal, je fais uniquement un constat de ce qui me semble important.
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